Je voudrais pousser un coup de gueule mais je ne sais pas contre qui...
Je cherche souvent des livres roumains. En roumain ou, à défaut, d'auteurs roumains. Et je n'en trouve pas. Oh, je trouve bien du Cioran ou de l'Ionesco ou d'autres parmi ceux qui écrivaient en français. Mais d'auteurs roumains qui ont écrit en roumain, point. Des classiques ? Nada. Des modernes ? Du tout. Des essayistes ? Kein.
Alors je me suis rendu hier dans une grande librairie de Poitiers spécialisée dans la littérature étrangère. De beaux rayons pleins de culture et de cultures. J'y ai trouvé du tchèque, du polonais, du hongrois (j'adore !), du serbe, de l'ukrainien, du russe bien évidemment, et puis du danois, de l'arabe, du japonais et même de l'ainou. Mais point de roumain. Ni de moldave, s'entend.
Moi qui ris des larmes de complicité quand je lis Benoît Vitse... Moi qui trime à lire Liviu Rebreanu en VO !
N'y aurait-il plus d'auteurs roumains ? Plus d'éditions ? De rééditions ? Amazon me dit le contraire.
Alors faudra-t-il que j'achète tout en ligne ?
Personal notepad about linguistics, literature, art and basically anything that I want to comment upon. You're welcome to comment or post as guest. Posts might be in any language. This is a personal blog, unrelated to anything professional.
Thursday, August 30, 2012
Thursday, August 23, 2012
Watched: Chaplin's 1931 City Lights
City Lights, the last non-speaking movie by Charlie Chaplin. It's amazing how much you can show without words. I now understand communication consultants when they say 70% of communication is non-verbal ;-)
By the way, Chaplin's work is now in the public domain, so you can download City Lights and others as well.
Tuesday, August 21, 2012
Etymologie : cigognes et tziganes
J'ai rencontré plus de cigognes ces derniers jours en Roumanie que lors de tous mes voyages en Alsace ! Ci-dessus, une photo prise sur la route entre Sighișoara et Târgu Mureș.
Il m'est venu une question, y aurait-il une origine étymologique commune entre le mot qui désigne ces oiseaux migrateurs : cigognes et l'un de ceux qui désignent le peuple migrateur que sont les Rroms : Tziganes ? La sonorité est proche, la migration est le point commun, l'aire géographique est surtout l'Europe Centrale... C'est vraisemblable.
Alors allons voir dans un dictionnaire étymologique.
CIGOGNE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Av. 1105 judéo-fr. cigogne « tuyau de cuir en forme de levier servant à tirer l'eau du puits » (Gloses de Raschi ds Lévy Trésor, p. 54); 2. 1113 zool. cigogne (FEW t. 2, p. 665a, sans réf.); 1121 ciguigne (Ph. Thaon, Best., 2632 ds T.-L.). 1 et 2 prob. empr. à l'a. prov. cegonha « id. » (Pt Lévy) avec infl. du lat. ciconia zool. (Pline ds TLL s.v., 1051, 17) et terme techn. p. anal. de forme « appareil à puiser l'eau [fait d'une longue perche montée sur pivot] » (Isidore, ibid., 1051, 69).
TZIGANE, TSIGANE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. 1826 géogr. subst. tsigane (M. Ancelot, Six mois en Russie, let. XXX, juill., pp. 269-270 ds Quem. DDL t. 16); 1861 adj. (Th. Gautier, Esquisses de voy., Le Volga. De Tver à Nijni Novgorod, III, in Le Moniteur universel, 17 nov., 1627, col. 1, ibid.: airs et chœurs tsiganes); 1866 chanson tzigane (Id., Voy. en Russie, t. I, ch. X, p. 226, ibid.); 2. 1872 ling. subst. masc. sing. tzigane (Littré). Nom d'un peuple nomade, vivant de petits métiers, originaire du nord de l'Inde, et répandu en Europe aux xve-xvies. après de longs périples à travers le Proche-Orient (v. Mythol. 1981), cf. en m. fr. les différentes formes du mot: cigain xves. ds Dauzat, s. réf.; cingre ca 1530 ds R. Ling. rom. t. 47, p. 463; singuane (ital. singuani) 1553, cingle 1556, cingane ca 1579, cingari 1628, zingane, zingre 1637, ibid. t. 45, p. 249 où ces mots font réf. à l'Égypte, pays que l'on croyait alors berceau de ce peuple, ou sont associés à bohêmien et égyptien. En raison des réf. géogr. des 1resattest. (supra), plutôt qu'à l'all. Zigeuner « tzigane », ou hongr. czigany « id. » (NED), le mot a dû être empr. au russe tsigan' « id. » − a. russe cygane plur. 1558, m. bulg. aciganin' − lui-même empr. au m. gr. τ σ ι ́ γ γ α ν ο ς, plus anc. α ̓ τ σ ι ́ γ γ α ν ο ς « id. » littéral. « qui ne touche pas » qui se rattacherait au m. gr. α ̓ δ ι ́ γ γ α ν ο ς « hérétiques vivant surtout en Phrygie et Lyaconie » fin viiies., v. Vasmer t. 3, p. 294, cf. α ̓θι ́γγανος ds Liddell-Scott, dér. avec α ̓- privatif de θ ι γ γ α ́ ν ω « toucher à ».
Étymol. et Hist. 1. 1826 géogr. subst. tsigane (M. Ancelot, Six mois en Russie, let. XXX, juill., pp. 269-270 ds Quem. DDL t. 16); 1861 adj. (Th. Gautier, Esquisses de voy., Le Volga. De Tver à Nijni Novgorod, III, in Le Moniteur universel, 17 nov., 1627, col. 1, ibid.: airs et chœurs tsiganes); 1866 chanson tzigane (Id., Voy. en Russie, t. I, ch. X, p. 226, ibid.); 2. 1872 ling. subst. masc. sing. tzigane (Littré). Nom d'un peuple nomade, vivant de petits métiers, originaire du nord de l'Inde, et répandu en Europe aux xve-xvies. après de longs périples à travers le Proche-Orient (v. Mythol. 1981), cf. en m. fr. les différentes formes du mot: cigain xves. ds Dauzat, s. réf.; cingre ca 1530 ds R. Ling. rom. t. 47, p. 463; singuane (ital. singuani) 1553, cingle 1556, cingane ca 1579, cingari 1628, zingane, zingre 1637, ibid. t. 45, p. 249 où ces mots font réf. à l'Égypte, pays que l'on croyait alors berceau de ce peuple, ou sont associés à bohêmien et égyptien. En raison des réf. géogr. des 1resattest. (supra), plutôt qu'à l'all. Zigeuner « tzigane », ou hongr. czigany « id. » (NED), le mot a dû être empr. au russe tsigan' « id. » − a. russe cygane plur. 1558, m. bulg. aciganin' − lui-même empr. au m. gr. τ σ ι ́ γ γ α ν ο ς, plus anc. α ̓ τ σ ι ́ γ γ α ν ο ς « id. » littéral. « qui ne touche pas » qui se rattacherait au m. gr. α ̓ δ ι ́ γ γ α ν ο ς « hérétiques vivant surtout en Phrygie et Lyaconie » fin viiies., v. Vasmer t. 3, p. 294, cf. α ̓θι ́γγανος ds Liddell-Scott, dér. avec α ̓- privatif de θ ι γ γ α ́ ν ω « toucher à ».
Il n'y a donc visiblement aucune origine commune. Cigogne du latin ciconia (aucun dictionnaire de ceux que j'ai consultés n'indique d'étymologie particulière pour ce nom) et Tzigane du grec athigganos, "intouchable"...
Il faudrait toutefois creuser l'étymologie latine car le nom des animaux provient souvent d'une caractéristique physique : rouge-gorge, col-vert, échassier, etc.
En tous cas, le point commun "migration" est étymologiquement exclu.
Wednesday, August 1, 2012
A mon frère le paysan
Très belle prose poétique d'Elisée Reclus, comme je fouille pour élaborer mon prochain voyage en Roumanie.
Puisque tu aimes le sol et que tu le cultives, c'est bien à toi qu'appartiennent les moissons. C'est toi qui fais naître le pain, nul n'a le droit d'en manger avant toi, avant ta femme qui s'est associée à ton sort, avant l'enfant qui est né de votre union. Garde tes sillons en toute tranquillité, garde ta bêche et ta charrue pour retourner la terre durcie, garde la semence pour féconder le sol. rien n'est plus sacré que ton labeur, et mille fois maudit celui qui voudrait t'enlever le sol devenu nourricier par tes efforts !
Puisque tu aimes le sol et que tu le cultives, c'est bien à toi qu'appartiennent les moissons. C'est toi qui fais naître le pain, nul n'a le droit d'en manger avant toi, avant ta femme qui s'est associée à ton sort, avant l'enfant qui est né de votre union. Garde tes sillons en toute tranquillité, garde ta bêche et ta charrue pour retourner la terre durcie, garde la semence pour féconder le sol. rien n'est plus sacré que ton labeur, et mille fois maudit celui qui voudrait t'enlever le sol devenu nourricier par tes efforts !
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