J'ai participé à la relecture du dernier livre de Boudaoud Bellaredj avant publication et je suis heureux de le voir enfin en librairie (en Algérie).
L’ouvrage de Boudaoud Bellaredj La ferme-caserne est un roman inspiré d’une histoire vraie, vécue par plus d’un. Il dépeint la guerre d’Algérie dans la région de Aïn-Séfra, à travers les souvenirs d’enfance du petit Rachid, berger de son état, et le témoignage de ses parents sur ce qui s’est passé de 1956 à 1962, retraçant, en effet, certains faits d’armes et de la résistance FLN que l’auteur avait pu mémoriser et noter.
Les histoires sont composées de témoignages assemblés, permettant à la fois l’immersion du lecteur et la vraisemblance historique : la condamnation de la violence et des idéologies qui la légitiment. Certains sont des récits réels écoutés et enregistrés, d’autres sont imaginés.
Il s’agit, notamment, de parler de la ferme-caserne, une ferme réquisitionnée par l'armée française, de la torture, des méfaits de la ligne Morice, du passage du colonel Marcel Bigeard, des déserteurs légionnaires, du camp de torture de Dzira et des appelés du contingent d’infanterie du 8e Rima.
À travers le petit berger Rachid, qui a vraiment existé et qui avait à peine sept printemps, l’auteur a voulu relier les sentiments émotionnels des personnages à leurs propres expériences. Les évènements racontés dans ce livre animent les mémoires du lecteur, en particulier, et les Algériens, en général, dans l’espoir d’un avenir meilleur.
Chaque auteur a sa part du récit national quand il prend sa source (ou quand il prend corps) dans la littérature ; chaque auteur aussi a sa part dans les évènements et les espoirs nationaux, et ceux de Bellaredj sont univoques : la condamnation de la violence. De l’auteur du Brasero à benjoin qui relate les années noires du terrorisme en Algérie, de Bouamama et Eberhardt (traduit en anglais et en italien) et bien d’autres écrits parus dans la presse algérienne et internationale.