Wednesday, July 31, 2013

Ne pas se créer de difficultés...

J'ai encore lu cette absurdité : le verbe créer serait trop complexe à conjuguer, en particulier son participe passé. Je ne veux plus entendre ça. C'est un verbe comme un autre qui n'offre aucune difficulté ! Il se conjugue exactement comme tous les verbes du 1er groupe, les verbe en -er.

Exemple en parallèle avec fabriquer, le radical est cré- au lieu d'être fabriqu-, tout le reste est identique :
Fabriqu-erCré-er
Je fabriqu-eJe cré-e
Tu fabriqu-esTu cré-es
J'ai fabriqu-éJ'ai cré-é
La maison que j'ai fabriqu-éeLa maison que j'ai cré-ée
Les maisons que j'ai fabriqu-éesLes maisons que j'ai cré-ées

Alors, arrêtez les conneries et relisez-vous !

Saturday, July 27, 2013

L'amour, par Henri Laborit

L'amour

«
Avec ce mot on explique tout, on pardonne tout, on valide tout, parce que l'on ne cherche jamais à savoir ce qu'il contient. C'est le mot de passe qui permet d'ouvrir les cœurs, les sexe, les sacristies et les communautés humaines. Il couvre d'un voile prétendument désintéressé, voire transcendant, la recherche de la dominance et le prétendu instinct de propriété. C'est un mot qui ment à longueur de journée et ce mensonge est accepté, la larme à l'œil, sans discussion, par tous les hommes. Il fournit une tunique honorable à l'assassin, à la mère de famille, au prêtre, aux militaires, aux bourreaux, aux inquisiteurs, aux hommes politiques. Celui qui oserait le mettre à nu, le dépouiller jusqu'à son slip des préjugés qui le recouvrent, n'est pas considéré comme lucide mais comme cynique. Il donne bonne conscience, sans gros efforts, ni gros risques, à tout l'inconscient biologique. Il déculpabilise, car pour que les groupes sociaux survivent, c'est-à-dire maintiennent leurs structures hiérarchiques, les règles de la dominance, il faut que les motivations profondes de tous les actes humains soient ignorés. Leur connaissance, leur mise à nu, conduirait à la révolte des dominés, à la contestation des structures hiérarchiques. Le mot d'amour se trouve là pour motiver la soumission, pour transfigurer le principe du plaisir, l’assouvissement de la dominance. Je voudrais essayer de découvrir ce qu'il peut y avoir derrière ce mot dangereux, ce qu'il cache sous son apparence mielleuse, les raisons millénaires de sa fortune. Retournons aux sources.
»

— incipit de l'Éloge de la fuite, d'Henri Laborit