Tuesday, December 12, 2017

Lu : Internet rend-il bête, de Nicholas Carr, 2010

Titre original : The Shallows: What the Internet Is Doing to Our Brains

J'ai lu ce livre à la recherche de la réponse à une question qui revient régulièrement ces derniers temps, de discussion en discussion : nos manières d'appréhender l'information et l'apprentissage connaissent-elles une discontinuité avec l'avènement de l'informatique et en particulier du web ? (Ou ne s'agit-il au contraire que de la continuité d'autres changements ayant accompagné l'évolution de l'humanité au fur et à mesure de l'invention de nouveaux outils ?)

Je reste sur ma faim. L'auteur dit que oui, qu'il s'agit d'un phénomène nouveau, et met en garde contre le fait de confier davantage de nos vies et en particulier de nos mémoires aux systèmes informatiques. Je continue toutefois de penser que non. Les arguments de Kasparov me paraissent bien plus convaincants.



Mon résumé en quelques lignes :
  • Une large part de l'ouvrage aborde les troubles cognitifs et mémoriels, bien réels, liés à l'utilisation des technologies informatiques : l'écran lumineux, le clavier bien sûr, la distraction permanente, le multi-tâche, et surtout le lien hypertexte. Sont abordés aussi les impacts sur l'éducation et sur les enfants en général.
  • Vient ensuite la comparaison avec le livre, le livre support, le livre outil de travail, le livre élément social.
  • Une belle digression sur Google, les transhumanistes et autres prophètes de la modernité, leur religion esotérique du progrès par l'efficience et leurs autres tares.
  • Explications sur la physiologie de la mémoire humaine, comparaison sommaire avec la mémoire informatique. Affirmation comme quoi ce n'est absolument pas assimilable (voir ci-dessous).
  • Conclusions, ouvertures.


L'ouvrage fourmille de références à des travaux scientifiques, qui sont toujours donnés in extenso en fin de chapitre. Le livre se conclut par une bibliographie fournie. Il s'agit d'un laborieux travail de journaliste, ni un travail de philosophe, ni un travail de chercheur scientifique, ni même un travail d'informaticien. Pour situer, on peut penser au ton et à la teneur d'un ouvrage de François de Closets, ce qui n'a rien de péjoratif d'ailleurs. Il s'agit d'un excellent volume pour celui qui souhaite rapidement acquérir des points de repère sur le sujet : beaucoup de vulgarisation de travaux scientifiques, dont certains très récents. (Quelques citations de philosophes ou de lettrés émaillent le discours, mais il ne faut pas s'y méprendre : elles ne font partie que de la mise en scène, pas du fond. )

J'ai trois reproches à formuler, au sens où ce sont les raisons qui font que je ne peux accepter telles quelles les conclusions de l'auteur :
  1. Le fait de ne parler qu'à charge, et jamais à décharge, discrédite la démarche. On se pose certaines questions à la lecture, et l'auteur n'y répondant pas, on ne peut que supposer qu'il ne les a pas aperçues, ou qu'il n'a pas su y répondre... Le spécialiste de l'informatique que je suis ne peut s'empêcher d'évoquer les éléments suivants, a minima :
    • Les concepts de complexité temporelle et de complexité spatiale, qui remettent en cause les affirmations sommaires sur les limites de la mémoire.
    • La dualité de l'information stockée, qui peut être aussi bien une donnée qu'un programme (cf. architecture Von Neumann, par opposition à l'architecture Harvard), montre que la mémoire informatique n'est pas seulement une donnée fixe, elle est aussi un processus évolutif dans le temps. Or ce détail est absent des comparaisons dressées entre mémoire informatique et mémoire cervicale.
  2. Un aspect essentiel, l'évolution, n'est pas pris en compte, par exemple :
    • l'évolution des technologies évoquées, qui sont encore à un stade précoce,
    • l'évolution de notre réaction (individuelle mais aussi sociale) à ces technologies, réaction qui est encore à un stade moins que précoce, disons embryonnaire.
    Avec notamment les travaux de Kandel, l'auteur montre que la mémorisation cervicale de long terme est plus complexe que ce que l'on peut supposer au premier abord. Mais il n'éprouve pas le besoin de se demander si la mémoire informatique ne pourrait pas, elle aussi, être plus complexe que prévu. A fortiori, le lieu de stockage que constitue le web est certainement plus complexe que les simples bouts de textes reliés par des liens hypertextes, tel que le décrit l'auteur. De plus, il n'aborde pas les évolutions possibles (technologiques, organisationnelles, humaines), ou même prévisibles, de ces lieux de stockage. Toute réflexion sur l'évolution, au sens darwinien du terme, est absente de l'ouvrage, que l'on parle de l'homme ou de la machine.
  3. Un bon nombre d'affirmations liminaires ne sont ni démontrées ni étayées, ou faiblement, comme l'absence de limite à la mémoire cervicale, ou l'absence de processus de gain d'espace. Il affiche un certain dédain vis-à-vis des "procédures" pré-programmées, alors qu'il est formellement (mathématiquement) démontré qu'un réseau neuronal parfaitement abouti est équivalent à un ensemble de cas traités par des procédures distinctes (if then else imbriqués, ou select case si vous préférez). Que le neurone humain soit physiologiquement proche ou non de celui d'un réseau neuronal mathématique ne change rien à cette démonstration mathématique.

Bref, excellent ouvrage si vous voulez des faits, des données, mais pas de quoi fouetter un chat en termes de concepts ou de conclusions.

Sunday, December 10, 2017

Lu : Un petit fonctionnaire, par Augustin d'Humières, 2017

Lu : Un petit fonctionnaire, par Augustin d'Humières, 2017

Je suis assez affligé des commentaires qu'on peut lire çà et là sur ce trait (130 pages) d'Augustin d'Humières, alors je prends mon mal en patience pour en fournir un commentaire aussi complet et factuel que possible.


Ce qu'énonce ce livre


Par l'œil de son narrateur essentiellement égal à lui-même, l'auteur nous livre ses observations, ses pensées sur l'école et ses problèmes. Il s'agit de constatations, illustrées par des exemples crédibles, mais pas d'un enchaînement de raisonnements structurés. Il est donc difficile de donner autre chose que des bullet points pour les résumer.


  • Les indicateurs d'échec de l'EdNat se multiplient mais personne ne réagit.
  • Chacun avance à son poste comme un petit soldat, s'occupe de sa propre promotion et, au mieux, de bien tenir son poste.
  • Les élèves sont devenus méfiants par rapport à l'institution, les professeurs sont souvent obligés de se justifier auprès des élèves-mêmes (sans parler des parents ou autres parties prenantes).
  • Le programme saupoudre, se contente de superficialités déconnectées les unes des autres, et récompense les élèves qui arrivent à donner l'illusion avec ces quelques bribes, s'ils respectent les codes et conventions des différents exercices. Le cours fidèle au programme n'apprend pas plus qu'une divagation sur Wikipédia, et souvent moins.
  • La nullité de l'apprentissage rend encore plus criantes les inégalités. Elles n'ont plus de contrepoids, plus d'échappatoire. Sans famille, un élève n'apprend rien à l'école, et stagne en s'ennuyant pendant les longues années de cours.
  • Les épreuves du bac sont des farces, l'oral est un sommet d'hypocrisie. Les candidats n'ont pour beaucoup aucune culture générale, pas même autour du contenu du cours, savent à peine ce que signifient les mots qu'on leur a demandé d'apprendre par cœur.
  • Les oraux de recrutement des profs sont du même niveau d'hypocrisise que ceux du bac. Juste avec un vocabulaire et des codes plus évolués.
  • Les candidats au sacerdoce qui risqueraient de remettre en cause l'EdNat sont systématiquement éjectés par le génie de l'institution.
  • Les inspecteurs de l'EdNat surfent sur l'enseignement là-même où les profs s'enfoncent, ils sont déconnectés. On leur demande de faire passer les consignes, ils jouent le rôle théâtral de comprendre et de cautionner ces consignes.
  • Les conseils de classe sont des farces jugées d'avance, où l'on finit par se dire que le mieux pour l'élève en échec est qu'il quitte rapidement l'école, pour ne pas s'enfoncer davantage encore. Y rester lui nuit, alors ne le faisons pas redoubler, de grâce.
  • Sciences Po n'est pas une grande école, mais une prépa pour grandes écoles, et ceux qui y arrivent en provenance de milieux défavorisés s'y cassent les dents et ne parviennent jamais jusqu'aux grandes écoles. Il ne leur manque pas la volonté ni les connaissances mais les codes pour s'intégrer.
  • Les personnels dans l'école sont noyés sous les sigles, les fonctions transversales, les réformes, le turn-over, les guerres internes... ne se connaissent plus et évitent la salle des profs.
  • Les élèves sont noyés sous les "projets", activités extra-scolaires, sensibilisations, sorties pédagogiques, etc. et le fait de placer des heures de cours à un rythme normal est plus l'exception que la règle.
  • Les parents sont largués car, loin du cliché comme quoi les parents doivent transmettre l'éducation et l'école l'instruction, l'école d'aujourd'hui ne transmet plus non plus l'instruction. Les horizons sont bouchés, même pour les élèves qui s'investissent.
  • Certains enfants s'enferment dans le communautarisme, parce qu'il leur offre des codes d'intégration plus faciles à adopter, leur trace une voie de sortie de l'école.
  • Les exigences du monde moderne, en particulier avec les moyens de communication numériques à disposition, sont supérieures à celles des générations précédentes, et non inférieures. La réussite n'est pas devenue plus facile. Ceux qui réussiront seront ceux qui auront réussi à déconnecter (du réseau social, de la communauté, du monde scolaire...) et cherché à se construire eux-mêmes.


Ce que ce livre n'est pas - en opposition aux multiples commentaires absurdes trouvés sur le web



  • Ce livre n'est pas une analyse. C'est un ensemble de constatations, de remarques désillusionnées, mais il n'y a pas de structure méthodique à visée de démonstration. D'ailleurs, il n'y a pas de thèse unique qui soit un fil rouge.
  • Ce livre n'est pas à charge contre les professeurs. Il en dépeint certains défauts, certes, au milieu de tant d'autres choses, et il serait bien plus étonnant qu'il ne le fasse pas.
  • Ce livre n'est pas mal écrit. Il raconte ce que vit le professeur et ce qu'il pense. Il n'a pas d'ambition stylistique particulière, mais se lit vite et bien.
  • Ce livre aborde les thèmes éculés du numérique, des réseaux sociaux, des dotations budgétaires, mais il n'en fait pas un point central. Il se concentre sur les aspects humains et systémiques de l'institution.
  • Ce livre ne donne pas de solutions, c'est vrai, mais il pointe quand même un certain nombre de scléroses qui ne pourront être éludées si l'on souhaite redonner à nos enfants une EdNat digne de ce nom.

Friday, December 8, 2017

Vu : Transformers 5, The Last Knight





Le choc. Michael Bay réalise l'inimaginable prodige de faire pire que le numéro 4. D'ailleurs, les critiques d'internautes et de spécialistes sont unanimes, et le box-office est le plus mauvais de la série.

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Qu'est-il arrivé à Michael Bay ? Il a confié les décisions à un stagiaire ? Au menu des réjouissances, on trouvera, sans prétention à l'exhaustivité :



  • Des scènes de combat sans intérêt et nombreuses, tout au long d'un film de 2h30. Des effets spéciaux tellement nombreux qu'on ne prend même plus le temps de les regarder.
  • Des personnages qui retournent sans arrêt leur veste selon leur humeur du moment.
  • Le redneck américain qui drague la pâle héritière anglaise, et qui l'obtient comme prix de son viril triomphe.
  • Les prophéties irrationnelles (qui sont le cancer de la SF).
  • Le énième grand méchant dont on apprend l'existence au dernier moment : sans doute que Mégatron, The Fallen, Sentinelle ou Lockdown n'avaient jamais entendu parler de leur déesse-mère Quintessa ?
  • On vous avait dit que Bumble Bee avait participé à la seconde guerre mondiale et écourté les jours du régime nazi ? Ah si, ah si.
  • Merlin, Arthur, Excalibur, le dragon, la table ronde... si, si, Michael Bay ose tout, c'est à ça qu'on le reconnaît.
  • Anthony Hopkins dans un rôle — raté — de vieux lord excentrique. Son robot majordome qui a un humour — raté — à la Jarvis.
  • Optimus Prime qui change de camp à cause d'un lavage de cerveau (y a longtemps qu'on nous l'avait pas faite, celle-là, hum ?) et qui reprend conscience quand, sur le point de tuer Bumble Bee, celui lui dit "mais je suis ton ami, c'est moi, Bee". C'est beau l'amitié au cinéma, jamais éculé, du moins c'est ce que le scénariste à dû penser.
  • Naturellement, l'Optimus lobotomisé a les yeux rouges, mais quand il redevient lui-même, ses yeux deviennent bleus. Logique et tellement inattendu !
  • Quant à la grande méchante, elle est invincible en combat, mais elle se laisse surprendre par Bumble Bee, qui a eu la bonne idée de se cacher derrière elle, est-il pas malin, çui-là...



Bref, le site Rotten Tomatoes lui donne la note de 16/100 et, en effet, le réalisateur mérite des tomates pourries.

Tuesday, December 5, 2017

Lu : Deep Thinking, par Garry Kasparov

Lu : l'essai "Deep Thinking", 2017, de Garry Kasparov, où l'ancien champion du monde d'échecs revient en détail sur son expérience, ses victoires et sa défaite finale contre des adversaires logiciels, pour proposer sa vision de l'avenir et de la relation entre humain et intelligence artificielle.



Introduction :
Garry (il dit de l’appeler comme ça) est un type optimiste, il pense que l’accélération actuelle de la course à l’intelligence artificielle est un phénomène normal, qu’elle amènera surtout des bonnes choses, et qu’elle nous aidera, voire nous forcera, à nous concentrer sur ce qui fait de nous des humains : créativité, curiosité, beauté et joie.


Puis divers chapitres, que je résume très succinctement, qui raviront l’amateur de la grande Histoire et celui des petites histoires :
  • Rapide historique des échecs et de la question d’un joueur logiciel, puis de la montée en crédibilité de cette question.
  • Réaction humaine : le jeu anti-ordinateur, ou comment les humains ont « aimé » jouer contre les ordinateurs, et apprendre à gagner contre eux.
  • Comment une machine joue aux échecs.
  • Comment un humain joue aux échecs. Et en particulier un Kasparov.
  • Les premières batailles sérieuses de grands maîtres d’échecs contre des machines. L’esprit de recherche et d’innovation.
  • La grande victoire de Kasparov en 1996. Les enseignements (où l’on en apprend beaucoup sur l’adversaire machine).
  • Fin de l’esprit de recherche et d’innovation. La grande défaite de Kasparov en 1997. Les enseignements (où l’on en apprend beaucoup sur les adversaires humains, Kasparov mais surtout IBM).

C’est page 220 que Garry rassemble ses esprits pour généraliser les leçons qu’il a reçues et pousser plus loin ses pensées. Je note pêle-mêle :
  • Étonnamment, après sa défaite de 1997, Kasparov est resté le champion du monde (humain) en titre et est retourné à son quotidien. Le vainqueur, Deep Blue, a été mis au placard.
  • On en apprend beaucoup plus le long du chemin, pendant l’élaboration de l’IA qui va vaincre Kasparov, et à chaque défaite, que le jour où l’on célèbre la victoire.
  • Après « la machine contre l’humain » et « l’humain contre la machine », vient une époque de collaboration : « l’humain plus la machine ». Kasparov montre avec divers exemples que c’est un cas général. L’humain met un certain temps pour maîtriser l’outil, mais aussi pour réviser sa vie et sa société autour de l’outil, et ce processus est toujours le même depuis les outils préhistoriques.
  • Kasparov s’élève contre l’idée de « perte d’humanité » qui est évoquée par certains dans l’apparition des technologies de communication et d’IA. Il n’y a selon lui qu’une perte d’autonomie, mais non d’humanité. Et là encore, il montre que ce processus a toujours eu lieu.
  • Kasparov souligne que la créativité nécessitera toujours des connaissances humaines et une prise de recul que les machines ne pourront apporter. Il rejette l’idée que les changements dans les méthodes de pensée, de communication, d’appropriation des connaissances, soient négatifs ou nuls. Il pense qu’un bien en résulte.
  • Kasparov cite aussi les différents biais humains qui poussent à mal évaluer les probabilités. Selon lui, un humain qui s’est entraîné grâce à une machine est mieux armé, prend de meilleures décisions.
  • Garry illustre par l’évolution des échecs de haut-niveau maintenant que des machines sont disponibles pour tous les joueurs à un prix minime pour s’entraîner :
    • Le niveau des joueurs a beaucoup monté.
    • Les jeunes joueurs de haut-niveau sont beaucoup plus nombreux.
    • Les nouveaux maîtres viennent de partout sur la planète, et plus seulement de quelques pays spécialisés.
    • Il est plus difficile d’enseigner aux jeunes talents actuels, qui sont souvent brillants mais manquent de structure.
    • Inversement, ceux qui arrivent à structurer leur approche deviennent excellents.
    • Et les champions sont souvent ceux dont l’approche leur permet de capitaliser au mieux sur leur environnement informatique.
    • Au final, en style de jeu, les meilleurs d’aujourd’hui sont à mi-chemin entre le style humain de Kasparov et le style machine façon Deep Blue.


Conclusion :
  • Kasparov conclut que l’IA nous aidera à mieux comprendre notre nature humaine en nous épargnant un certain nombre de contingences et d’hypermétropies. Il balaie comme simplement utopique l’hypothèse de retarder l’IA afin de mieux la cerner ou de mieux cerner la nature humaine, il n’y aura pas de ralentissement, ni de retour arrière.
  • Conclusion de la conclusion : la spécificité de l’humain est, selon l'auteur, l’intention. Le rêve, mais surtout l’intention d’y parvenir. C’est là-dessus qu’il nous faut nous concentrer, et l’IA nous y aidera.

Friday, October 20, 2017

Vu : Malena (2000)

La folie des hommes (des femmes, des enfants) cristallisée autour d'une femme dont la seule faute est sa beauté... J'en avais regardé une quinzaine de minutes, il y a des années de cela, et il m'était resté que je devais le retrouver et le regarder. C'est chose faite et je ne regrette pas, je vous le recommande. Le tout sur fond de Sicile et de seconde guerre mondiale, avec Monica Bellucci dans le rôle titre.






Monday, September 18, 2017

Revu : Infernal Affairs (Hong-Kong, 2002)

Revu : Infernal Affairs (Hong-Kong, 2002)



Un chef d'œuvre, un policier (genre que j'abhorre d'ordinaire) où mafia et police sont montrées en vis-à-vis, et où chacune cherche la taupe que l'autre a infiltrée chez elle. Avec en thématique principale les tergiversations internes des deux dites taupes.

J'enrage de savoir que ce film a gagné 8 millions de dollars au box-office tandis que son remake américain, pâle et plat ersatz édulcoré, a engrangé plus de 300 millions et divers oscars tout à fait immérités.

Thursday, September 14, 2017

Vu : Trainspotting, 1996.

Vu pour la première fois : Trainspotting, 1996.


PTDR. On m'avait promis un film terrible sur la drogue et ses conséquences, en fait c'est presque drôle (ou bien c'est moi qui ne suis plus aussi sensible, avec l'âge). Très loin du choc de Requiem for a dream, par exemple.

Il n'empêche que le film montre bien son sujet, et se laisse regarder. Amusant aussi de revoir les bouilles de jeunesse d'Ewan McGregor (Obi Wan Kenobi jeune), Robert Carlyle (Rumpelstiltskin) ou Kevin McKidd (Owen Hunt).

Wednesday, September 13, 2017

Vu : Arizona Dream, 1993

Vu : Arizona Dream, 1993.


Gentille tartouillerie, sorte de rêve éveillé, autour des adolescents qui ne veulent pas grandir, et du mal de vivre. Une super bande son par Goran Bregovic, sans doute le seul souvenir que j'en garderai.

Tuesday, September 12, 2017

Fainéants ou feignants ?

Savez-vous qu'il existe une controverse entre linguistes sur l'adjectif "fainéant" ?

Tout le monde s'entend pour lui donner l'origine évidente de "fait néant" mais certains l'interprètent comme "ne faisant rien" tandis que d'autres y trouvent le sens de "réduit à néant".

Ainsi, les rois fainéants (fin des Mérovingiens), par exemple, ne seraient pas des rois paresseux, mais des rois dépossédés du pouvoir.

Monday, April 24, 2017

Vieille photo de Sighetu Marmației, Mémorial aux Victimes du Communisme et à la Résistance

Mémorial aux Victimes du Communisme et à la Résistance
Sighetu Marmației, Roumanie, photo 2010.
Il s'agit de la carte de tous les centres de détention pour opposants politiques et camps de travail pour opposants politiques à l'époque de Ceausescu. Les Roumains, qui ont connu le fascisme puis le communisme, savent (eux) qu'il ne faut pas recommencer.

Friday, April 21, 2017

Lu : Les Grecs, Charles Georgin, 1945

Fini de lire :
Les Grecs, auteurs du programme et pages choisies, Charles Georgin, 1945

 
Pour les classes de troisième de l'époque. Anthologie assez complète présentant les auteurs des différentes époques grecques, depuis l'époque homérique jusqu'aux auteurs chrétiens des débuts de l'Empire Romain d'Orient, qu'il s'agisse de poésie, de théâtre, des philosophies ou des premières chroniques historiques (Hérodote, Xénophon...) Pour chaque auteur, on trouve une courte biographie et une bibliographie, une catégorisation du style de l'auteur et, bien sûr, des extrait choisis, non-traduits. On trouve aussi des aides à l'interprétation, ainsi que des commentaires sur le dialecte (d'une époque, d'une région).

Je me suis interrogé sur la part accordée à deux auteurs en particulier : 72 pages pour Lucien et 140 pages pour Xénophon presque intégralement consacrées à l'Anabase (récit de ses actions militaires), sur un ouvrage de 395 pages et plus de 30 auteurs. La réponse est simple, ce sont les deux seuls auteurs obligatoires du programme de troisième de l'époque. Les extraits d'autres auteurs sont plus courts, de quelques paragraphes à quelques pages.
l'explication de l'importance donnée à Lucien et Xénophon
vous noterez la constance du programme scolaire, qui date de 1931 et est toujours d'actualité en 1945 à la parution de cet ouvrage ;-)

Bien que j'aie depuis longtemps perdu la capacité de lire ces textes directement en grec, j'ai été particulièrement intéressé par les commentaires sur les variantes dialectales du grec, étant donné que le cours que j'ai suivi en quatrième et troisième n'incluait pas ces subtilités. Je trouve que la langue a eu une remarquable constance sur l'ensemble de la période considérée : de -800 à +400, soit 1 200 ans environ, tout en restant très compréhensible !

Par ailleurs, j'ai découvert avec intérêt Lucien de Samosate, dont les écrits bourrés de dérision semblent avoir été les précurseurs de bon nombre de nos œuvres humoristiques ou théâtrales modernes.

Wednesday, April 5, 2017

Lu : Lettres persanes, Montesquieu

Lu : Les lettres persanes, Montesquieu.

Tellement de choses à en dire... D'abord, c'est agréable à lire, et c'est très moderne en cela que le narrateur est clairement complice de son lecteur : le narrateur + le lecteur s'adressent à une personne absente, l'autorité (l'église, le roi, le cardinal, le pouvoir). Bref, j'aime.

Ensuite, le sujet : tout le monde en prend pour son grade. Ce sont des faits, fictifs mais réalistes. Des Persans qui échangent par lettres à propos de leur voyage en France, avec ceux restés sur place, notamment leur harem. Étonnement, soulignement des contradictions réelles ou apparentes, description des petits vices des contemporains de l'auteur...

On sent poindre un goût pour l'organisation d'un pays, de l'état, pour... l'esprit des lois, dans ce petit recueil qui a précédé l'Esprit des Lois de presque 30 ans.

Friday, March 10, 2017

Lus : "Zaï zaï zaï zaï" et "Carnet du Pérou" de Fabcaro

Lus : "Zaï zaï zaï zaï" et "Carnet du Pérou" de Fabcaro.





Je ne connaissais pas cet auteur de BD, fendard, avec une touche de cynisme désabusé. De beaux dessins avec une mise en couleur façon aquarelle, que j'aime beaucoup.

Zaï zaï zaï zaï raconte la fuite d'un homme pourchassé pour avoir oublié sa carte de fidélité du magasin, et qui se heurte à l'indifférence générale.

Carnet du Pérou est une moitié de carnet de voyage, le reste étant fait de petites divagations sur l'auteur lui-même devant sa tâche de dessiner un (premier) carnet de voyage, ou sur l'humour que lui inspire le voyage. Là encore, autodérision complice en premier lieu. Je doute que l'auteur soit réellement allé au Pérou, d'ailleurs, ça serait bien dans son genre...

Monday, March 6, 2017

Lus : Robots Universels de Rossum & La maladie blanche, de Karel Čapek

Lus :
- Robots Universels de Rossum
- La maladie blanche
deux pièces de théâtre de Karel Čapek, grand auteur tchèque du début du XXème siècle.

La première raconte la prise de pouvoir des robots-esclaves révoltés contre leurs créateurs, elle anticipe des thèmes que l'on verra développés dans les années 80. Le mot "robot" que tout le monde connaît aujourd'hui vient de cette pièce.

La seconde raconte une maladie mortelle ravageant l'humanité, et le refus par le médecin ayant trouvé son remède de soigner les riches ou les politiques sauf s'ils acceptent de ne plus jamais lancer de guerre. Les scènes montrent successivement comment les gens les plus haut placés préfèrent mourir et laisser mourir plutôt que de renoncer à la guerre.

Thursday, March 2, 2017

Effet papillon VS effet boule de neige

Je sais pas pourquoi mais j'ai l' "effet papillon" de Bénabar qui me trotte dans la tête. Chansonnette sympa, mais j'en profite pour préciser que les exemples qu'il donne ne correspondent pas à l'effet papillon (ou seulement incidentellement) mais plutôt à l'effet boule de neige.

L'effet boule de neige, c'est un petit évènement qui en entraîne consécutivement de plus gros jusqu'à en obtenir des énormes. L'effet papillon, c'est un évènement donné qui provoque des conséquences de distance, de dimensions et de nature apparemment décorrélées.

"Petites causes, grandes conséquences", c'est la définition de l'effet boule de neige.

Si l'on prend l'exemple du battement d'ailes du papillon pour illustrer l'effet papillon, ce n'est pas parce que petit implique grand, c'est parce que négligeable et local implique immense et lointain. En fait, l'effet papillon s'illustrerait aussi bien par une page de cahier tournée en France et qui provoquerait la chute d'une pierre dans un ruisseau au Japon, par exemple, ou l'inverse...

Bref, les exemples donnés dans la chanson sont l'illustration-même que l'idée n'a pas été comprise. ;-)

Tuesday, February 28, 2017

Gandalf to Denethor

Perhaps my one single favorite quote from The Lord of the Rings, by JRR Tolkien, Gandalf affirming the but relative importance of Gondor to the Steward of Gondor himself, Lord Denethor. It is a very important part of Tolkien's thought, to be highlighted, that abstract conceptions such as honour, realms or ranks are never shown above the defence of concrete life.

"The rule of no realm is mine, neither of Gondor nor any other, great or small. But all worthy things that are in peril as the world now stands, those are my care. And for my part, I shall not wholly fail of my task, though Gondor should perish, if anything passes through this night that can still grow fair or bear fruit and flower again in days to come. For I also am a steward. Did you not know?"

Saturday, February 25, 2017

Charles Dickens 1812-1870

"The law is a ass" - Charles Dickens, 1838.






Grand remerciement à mon ami d'outre-tombe Charles Dickens qui a toujours su exprimer, avec ses mots précautionneusement pesés et savamment choisis, la teneur exacte de la réalité, suspendue entre l'illusion de nos perceptions et le fantasme de nos conceptions.

La chandelle qu'il a tenue réchauffe encore mon quotidien blafard. Puisse-t-elle faire flamme puis incendie, quand le vent soufflera fort pour éteindre la dernière étincelle d'humanité.

Thursday, February 23, 2017

Quelques lectures

Lus :
  • Le livre des petits étonnements du sage Tao Li Fu, de Jean-Pierre Siméon.
  • Le portrait ovale, Le masque de la Mort rouge, Le chat noir, Le système du docteur Goudron et du professeur Plume, Le Sphinx - 5 nouvelles d'Edgar Allan Poe
  • Autour de la lune - Jules Verne
  • La ballade de la mer salée - Hugo Pratt, mon premier Corto Maltese
  • La forêt des pendus - Liviu Rebreanu

Wednesday, February 22, 2017

Listening to the theme of "Chariots of Fire" by Vangelis...

Listening to the theme of "Chariots of Fire" by Vangelis and it's still the same thrill, more than twenty years after I first heard it.


Feeling like... something great is being achieved, something that one can be proud of, something worth it. Great art: though I didn't even see the movie so far, I can imagine being amidst the action.


Monday, February 20, 2017

Stand de Kürtőskálacs à Tours

Photo prise au marché de Noël de Tours mi-décembre.



Kürtőskálacs : spécialité de Hongrie et de Roumanie, à base de pâte à brioche cuite sur la braise et relevée avec du miel et le supplément de votre choix : noisettes, pistaches, sésame, pavot, amandes...

Sunday, February 19, 2017

Some humans would do anything to see if it was possible...

"Some humans would do anything to see if it was possible to do it. If you put a large switch in some cave somewhere, with a sign on it saying 'End-of-the-World Switch. PLEASE DO NOT TOUCH', the paint wouldn't even have time to dry."

Terry Pratchett - Thief of time

Always remember the crowd that applauds your coronation...

"Always remember the crowd that applauds your coronation is the same crowd that will applaud your beheading. People love a show."
Terry Pratchett - Going Postal

Saturday, February 18, 2017

Le parti d'en rire (années 50)

C'est le parti d'en rire, sketch de Pierre Dac et Francis Blanche.


Nos buts sont déjà fixés :

Réconcilier les œufs brouillés
Faire que le veau d'or puisse se coucher
Apprendre aux chandelles à se moucher
Aux lampes-pigeons à roucouler
Amnistier les portes condamnées
A l'exception des portemanteaux
C'est pour ça qu'ils peuvent s'accrocher
Exiger que tous les volcans
Soient ramonés une fois par an
Simplifier les lignes d'autobus
En supprimant les terminus
Et pour prouver qu'on n'est pas chiches
Faire beurrer tous les hommes-sandwichs


Voilà quel est notre programme
Voilà le programme
Demandez le programme