J'ai eu l'occasion de me rendre à la Fête de l'Humanité cette année. Mon sentiment d'il y a deux ans, dernière occurrence pour moi, se confirme : c'est de moins en moins intéressant.
Deux choses me gênent, principalement. L'une est l'évolution vers une fête musicale. La fête de l'huma n'est pas une fête musicale, sinon, il faut le dire tout de suite. Déjà, il y a deux ans, j'avais noté l'importance prise par la grande scène. Et ça avait été sympa de voir Olivia Ruiz (j'adore) se démener sur la scène. Mais de là à dire que c'est ça, la fête de l'huma, non. C'est un lieu où on parle du monde, où on discute du passé et de l'avenir, où on rencontre des gens. C'est un lieu où l'on parle politique. Ce n'est pas, pour moi, un lieu où l'on vient avec ses copains habituels pour écouter ses artistes préférés habituels.
Cette année, nouveauté, des petites scènes avaient vu le jour dans différents stands. Aussi sympathique soit l'initiative, elle renforce encore le côté musical de cette fête. Pour écouter de la musique, on peut aller partout ailleurs. Notre beau début de XXIème siècle est tellement plein de musique qu'on chercherait plutôt des endroits où il n'y en a pas... La fête de l'huma est une occasion rare, annuelle, de rencontrer des gens d'horizons variés pour aborder des sujets de société.
La seconde est l'évolution du public. Cause ou conséquence du premier point, je ne sais pas. Mes premiers pas à la fête de l'huma étaient pleins de rencontres avec des vieux communistes, des gens qui avaient de quoi discuter, des points de vue, des expériences, des combats, des rencontres, des lectures. Des désaccords et du respect, cependant. Ce public a, à ce que j'ai pu voir, massivement déserté.
On trouve aujourd'hui des publicitaires, des politiciens, des entreprises, des jeunes artistes venus faire leur pub et une cohorte de jeunes venant profiter de la musique, sans vouloir parler, sans vouloir s'asseoir, sans vouloir partager un repas. Ceux-là viennent avec leurs préjugés et repartent avec. Ils s’accommodent de la présence du PCF plutôt qu'ils n'en sont curieux.
Ajoutez à cela deux faits qui m'ont troublé. Le premier est la disparition du village du numérique. Là où l'on rencontrait Parinux, Ubuntu, FDN, la Quadrature du Net et j'en passe... les années passées, on a maintenant le ministère de la culture, la ville de Paris et Orange. Oui, Orange :
Deuxième fait troublant, l'arrivée dans le stand CGT des entreprises elles-mêmes, venues se présenter. Contraste marquant dans un lieu a priori consacré aux valeurs de gauche. Cherchez l'intrus :
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