Wednesday, September 17, 2014

Plaisirs solitaires de lecteur

Pennac, dans son Comme un roman dit que "ce que nous avons lu de plus beau, c'est le plus souvent à un être cher que nous le devons." Comment le contredire quand je regarde ma bibliothèque ? Et dire que la lecture passe pour un plaisir solitaire !
  • Il y a ce manuel de chinois acheté un jour d'optimisme lors d'un voyage familial à Hong-Kong ;
  • Ce livre de photos sur la Roumanie d'avant, offert par ma professeure de roumain ;
  • Ce petit essai illustré sur les machines de Léonard de Vinci, offert par un couple d'amis pendant notre école d'ingénieurs ;
  • Un tome des annales de Sighetu, acheté sur place en voyage avec des amis ;
  • Cette thèse d'histoire comparée des civilisations de Neagu Djuvara, offert par l'une d'entre eux, sur laquelle elle avait donné une conférence ;
  • Ce livre de la linguiste Henriette Walter, recommandé par l'excellente Responsable des Relations Internationales de mon école d'ingé ;
  • Ion, de Liviu Rebreanu, que j'ai déniché sur l'incitation d'un collègue de bureau qui s'appelait Ion ;
  • Il y a ces livres sur le Limousin, sa langue, sa culture, son art, dont certains écrits par un cousin, qui me ramènent à ma région natale, à mes parents, à mes grands-parents ;
  • Ce livre bilingue, la Lettre du Moldave, offert par l'éditeur lui-même qui était aussi mon voisin de palier ;
  • Cette version originale du Parfum de Patrick Süskind, dénichée par un ami ;
  • Ce récit poétique, vaguement autobiographique, écrit par un ancien directeur de mon école, avec lequel je m'entendais bien (et que je regrette) ;
  • Ces livres, que m'a fait découvrir mon professeur de français de 1ère : L'ère du soupçon de Nathalie Sarraute, Eléments de métrique française de Jean Mazaleyrat, l'Apostille au Nom de la Rose d'Umberto Eco, l'Ami retrouvé de Fred Uhlman, d'autres encore ;
  • Ces livres d'une auteure roumaine installée en France, à la relecture desquels j'ai (légèrement) participé avant leur publication ;
  • Ce recueil de poésie de mon professeur d'anglais et néanmoins ami ;
  • Ces innombrables cadeaux de mon frère ;
  • Ces exemplaires de Dante, achetés en Sicile avec une amie ;
  • Ces emprunts à dix ou vingt personnes différentes, tous des proches ;
  • Ces BD qui fondent notre culture commune, à mes parents, mon frère et moi ;
  • Ces nombreux livres que j'ai lus à ma femme les soirs pour l'endormir...

Comment ne pas reconnaître qu'un livre est chargé d'émotion ? Comment s'étonner que l'on préfère souvent relire plutôt que de se plonger dans la nouveauté ?

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