Thursday, March 21, 2013

Il faut toujours relire ses classiques

Il faut toujours relire ses classiques. Pour bâtir une culture personnelle, il faut non seulement lire et découvrir des œuvres artistiques et intellectuelles mais encore les comparer entre elles, les juger les unes à l'aune des autres et bâtir son propre cheminement artistique et intellectuel.

Pour ce faire, rien de tel que de revisiter les œuvres que l'on considère comme des classiques, qu'elles soient habituellement affublées de ce qualificatif ou non. C'est l'occasion de suivre à nouveau le cheminement de pensée que l'on avait lors de leur première découverte et de l'enrichir ou de le revoir.

Dans ma bibliothèque trônent beaucoup de livres que je n'ai pas encore lus mais aussi quelques-uns que j'aime relire de cette façon. Une petite liste ci-dessous de certains de mes « classique » : ces livres que je conseillerais à tout lecteur, sans une seule hésitation. (Sans ordre particulier, je m'en voudrais de les classer, et sans prétendre à une quelconque exhaustivité.)



J.R.R. Tolkien
Le Seigneur des Anneaux comme entrée, Le Silmarillon comme plat principal, Les Monstres et les Critiques comme dessert.
Pour les amateurs de repas longs : Bilbo le Hobbit comme apéritif, Les aventures de Tom Bombadil comme digestif.

Pierre Loti
Pêcheur d'Islande, pour sa poésie en prose, cet art d'orfèvre d'exprimer la fatalité de la vie et de la mort sans l'expliciter. Cette fatalité est évidente pour tous les personnages, qui ne peuvent donc aborder le sujet (ce serait invraisemblable) mais n'est pas évidente de but en blanc pour le lecteur. Il s'agit donc d'un sujet de choix : le poète relève le défi d'illustrer la fatalité sans ambigüité mais sans artifice grossier.

Boris Vian
L'écume des jours, pour l'onirisme. J'irai cracher sur vos tombes, pour le mélange de la beauté et de l'horreur humaines. L'arrache-cœur, pour le surréalisme.

François Rabelais
Gargantua, pour les moutons et pour les coquecigrues.

Arthur Koestler
Le Zéro et l'Infini, pour les lectures multiples que l'on peut en faire.

Aldous Huxley & George Orwell & Ray Bradbury
Le meilleur des mondes & 1984Fahrenheit 451 : pour mesurer à quel point notre monde (qui est tel qu'il est) pourrait très bien être autrement.

Jean-Louis Maunoury
Absurdités et paradoxes de Nasr Eddin Hodja. Dans toute bibliothèque qui se respecte, il faut un recueil d'anecdotes de Nasreddin. Tant qu'à en choisir un, celui-ci est un bon.

Snorri Sturluson
L'Edda. (La jeune Edda.) Quoique d'abord complexe, je trouve cet ouvrage très utile pour comprendre les croyances d'un autre temps et, en conséquence, relativiser celles de notre temps et reconsidérer nos absolus et nos tabous.

Victor Hugo
Quatrevingt-treize, ou comment insuffler par le roman des idéaux républicains et humanistes, ou comment exalter et encourager à l'action sans dieu ni drapeau.

Umberto Eco
Le Nom de la Rose et l'Apostille au Nom de la Rose.

Jean Mazaleyrat
Éléments de métrique française. Ouvrage simple à aborder qui permet au profane de prendre la mesure de la profondeur du travail que peut réaliser le poète sur les mots.

André Gide
Les Faux-monnayeurs, pour montrer que l'on peut cacher tout un discours dans un livre. André Gide, le stéganographiste littéraire.

Bram Stoker
Dracula, en VO s'il vous plaît, pour le style littéraire impeccable.

Paulo Coelho
L'alchimiste, pour mesurer à quel point il est aisé de prendre des sornettes pour de sages vérités, si elles sont racontées subtilement !

Vatsyayana
Le Kama Sutra, pour montrer (à ceux qui, naïvement, en doutent) que l'on peut avec profit se pencher sur l'étude détaillée des relations amoureuses et de la sexualité et pour relativiser les contraintes sociales autour du sexe : comme bien d'autres normes, les conventions sexuelles sont liées à un époque, à un lieu et à une classe sociale. L'homme libre prend de la distance et peut les étudier sereinement, ce que fait Vatsyayana.

Sun Tzu
L'art de la guerre. Un simple pacifisme ne peut suffire. Que l'on cherche à gagner la guerre ou à l'éviter, il s'agit d'un sujet d'étude sérieux (qui ne peut être laissé aux militaires, comme dirait l'autre), ce que Sun Tzu fait dans cet ouvrage.

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