Saturday, January 19, 2013

Lu : Au tableau !

J'ai achevé, les larmes de rire aux yeux, le recueil Au tableau ! de Frigyes Karinthy (titre original : Tanar ur kerem, littéralement "M'sieur, s'il vous plaît", en hongrois, 1916).

L'auteur, arrivé sur ses 27 ans, revient sur son enfance et écrit son journal intime comme il l'aurait écrit s'il revenait à cette époque. Au menu : son collège, ses camarades de classe, les blagues de potaches, ses professeurs, ses notes, ses blancs quand on l'interroge au tableau, ses cachoteries à ses parents, ses passages à la pâtisserie du coin quand sonne la cloche...
C'est très tendre, drôle et pourtant ça ne s'adresse pas forcément à des très jeunes ou des adolescents. Plutôt à des adultes, une supplique à retrouver l'enfant qui est en eux, à se rappeler les causes de ce qu'ils sont, à ne pas laisser l'amertume aigrir leurs vies.

Pour vous donner l'eau à la bouche, voilà les titres des chapitres :
  1. Introduction
  2. Sept heures du matin
  3. Je suis arrivé en retard
  4. Je vends mon livre
  5. Le bon élève est interrogé
  6. Le mauvais élève est interrogé
  7. L'homme recalé
  8. Composition hongroise
  9. Toute la classe rigole
  10. Mes expériences
  11. J'explique mon bulletin
  12. Les filles
  13. Mon journal
  14. Je pendouille aux agrès
  15. Le conseil de détresse
  16. Mensonges
Une remarque digressive sur l'interculturalité. Contrairement à ce que l'on pourrait penser et à ce que les ennemis de l'Internet chantent à tue-tête, l'interculturalité n'a pas encore atteint un stade où toute l'humanité a accès à toute l'humanité.
Ce livre, Au tableau ! en est l'exemple. Il est très connu et étudié en Hongrie, de façon comparable aux Fables de La Fontaine en France. Et pourtant, sa première traduction en français date de 2012. Et pourtant, sa seule page Wikipedia est en hongrois. Ni anglais, ni français, ni allemand.
Il y a encore beaucoup d'efforts à faire et il y a un gisement de culture et d'emplois dans l'imprégnation culturelle européenne et, a fortiori, mondiale.

Pour finir, mes remerciements à la traductrice et à l'éditeur, sans qui je n'aurais pas découvert cette pépite.

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